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Page:Cavallucci - Bibliographie critique de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1.pdf/132

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118 POÉSIES DE 1830 Le mérite de votre élégie et de votre romance est l’affaire de mon cœur ; mais bien précédemment mon amour pour le na- turel et pour la belle poésie m’avait rendu cher votre livre plein de grâce et de délicatesse. "Permettez-moi donc, Madame, de remettre à quelque bon moment de vous prouver de nouveau le plaisir et la re- connaissance que m’ont inspirés vos beaux vers. "J’ai l’honneur d’être, Madame, avec les sentiments les plus distingués d’estime et de dévouement, Votre très humble serviteur, BERANGER. 11 33. Un ministre du ciel courbé sous les offrandes (LE MENDIANT, imité de l’anglais). Publiée d’abord dans le Mercure du XIXe siècle, 1826, puis dans le Kaleidoscope, 1827. Autant Marceline aime les églises, autant elle éprouve d’a- version pour les prêtres et les cérémonies du culte. Elle ne parle que rarement des prêtres dans sa correspondance, elle en parle encore moins dans sa poésie, et ce n’est, chaque fois, que pour afficher un anticléricalisme indigne d’elle, mais bien dans la tradition des républicains de 1848. Rappelons ce vers saisissant : "Le prêtre est là marquant le prix des funérailles et l’histoire de l’abbé Goguillon que la révolution avait chassé de Douai. Ce dernier s’était enfui à Ypres. A demi mort de fatigue et d’inanition, il entre dans une église et implore la pitié d’un prêtre qui venait d’officier. " Celui-ci, raconte l’abbé Goguillon, se détourna pour serrer ses ornements et ses burettes d’argent, où il restait encore assez de vin pour ranimer mes forces épuisées. Puis, me faisant du doigt un signe empreint douloureusement dans ma mémoire, il me dit: Nous avons nos pauvres !, , (l’Atelier d’un peintre). Par contre, Marceline ne passe presque jamais devant une église sans y entrer; elle écrit à son frère : "Nous avons été bien malheureux, Félix. Cela rachètera-t-il quelques fautes assez