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Page:Cavallucci - Bibliographie critique de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1.pdf/136

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122 POÉSIES DE 1830 che à m’appuyer avec cette arrière-pensée triste, que ce n’est ici, comme partout, qu’en passant., (Lettre du 7 septembre 1832, adressée à Lepeytre). Les voyages à cette époque étaient particulièrement péni- bles. En juillet 1835, Marceline se rendit de Grenoble à Saint- Jean-le-Vieux, pour rendre visite à son vieil ami le député Jars. "J’ai pensé mourir cette nuit-là, dit-elle à son mari. Nous étions huit dans l’intérieur. Inès et mes deux paniers sur les genoux, une femme du peuple étendue sur mon épaule, des arrosoirs, des balles de savon, six chapeaux pendus aux filets, des parapluies et des jambes de géants, partout, quinze personnes sur l’imperiale. Enfin, j’ai été forcée de descendre et de faire autant de chemin que possible à pied, pour ne pas étouffer dans cet affreux cabanon, Quand on arrive la nuit, il faut souvent attendre le jour dans une cour ou une auberge froide : "Nous sommes arri- vés cette nuit, la troisième, à trois heures et demie, après un temps déplorable qui coupait les yeux au pauvre postillon et aux chevaux… Personne n’était levé dans Paris à cette heure, et nous avons attendu jusqu’à huit, pour venir nous réchauf- fer au cœur et au feu de Caroline. (Lettre du 6 avril 1837). On comprend que Marceline ait écrit à Lepeytre : "Voya- gez peu, s’il est possible., , (Lyon, 30 mars 1829). 17 41. Quoi, Daniel ! à six ans vous faites le faux brave (LE PETIT PEUREUX). Publiée en 1830 dans le Mémorial de la Scarpe. En même temps que cette pièce, Mme Desbordes-Val- more envoyait la lettre suivante à une amie dont le nom ne nous est point connu : "Je vous envoie, Madame, Le petit Da- niel. Votre valeureux enfant me trouvera bien insolente d’avoir donné son nom au peureux qui se laisse mordre par derrière, lui qui a regardé, l’autre été, une couleuvre sans frémir. Mais vous lui direz que je n’ai pas voulu l’offenser, que je suis pleine d’estime pour son courage, comme je suis pleine d’amitié pour sa charmante mère. Votre humble servante Marceline. (Collection H. de Favreuil à Lille). 3