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Page:Cavallucci - Bibliographie critique de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1.pdf/161

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LES PLEURS 147 sacrifice, commencé depuis trois mois ! Nous l’accomplissons à deux, mon cher enfant ! Que cette pensée au moins te sou- tienne ! Tu as besoin de tes forces physiques, pauvre ouvrier à la journée ; moi, j’en aurai aussi par l’idée d’avoir rempli un devoir… Tu as l’âme, et tu sais à peu près ce que je suis devenue, brisée de larmes. Nous nous sommes tous couchés à neuf heures, nos pauvres enfants étaient sauvages de tristesse…." (1 Orléans, 14 Mai 1839. … Tu réveilles un sentiment d’une douleur profonde en me demandant si je ne suis pas fâchée d’être mariée à toi !… Tiens, Valmore, tu me fais bondir hors de moi-même, en me supposant une si petite et si vaine et si basse créa- ture. Me supposer une idée ambitieuse, un regret d’avarice ou d’envie pour les plaisirs du monde, c’est me déchirer le cœur qui n’est rempli que de toi et du désir de te rendre heureux. Je te suivrais avec joie au fond d’une prison ou d’une nation étrangère, tu le sais, et ces pensées, pour mon malheur, ne t’assaillent jamais qu’après la lecture de mauvais barbouillages dont j’ai honte, en les comparant aux belles choses écrites que tu m’as donné le goût de lire. Après quoi je te dirai sim- plement, vraiment et devant Dieu, qu’il n’existe pas un homme sur terre auquel je voulusse appartenir par le lien qui nous unit. Tous leurs caractères ne m’inspiraient que de l’effroi. Ne te l’ai-je pas dit assez pour t’en convaincre ? Mais, hélas ! c’est donc vrai : « On ne voit pas les cœurs. » 2. De la colombe au bois, c’est le ramier fidèle (LA VIE ET LA MORT DU RAMIER). Publiée dans le Mémorial de la Scarpe, 1829, dans la Guir- lande des Roses, 1830 et dans les Annales romantiques de 1831. Dans le catalogue de vente de Sarah Bernhardt le ma- nuscrit de cette poésie était annoncé sous le nº 304 avec une lettre d’envoi : "A Monsieur l’Editeur du Mercure du 19e siècle. Je vous prie de recevoir un bien pauvre tribut de ma reconnaissance. Je ne mérite pas le don que vous me faites avec tant de constance du journal qui m’attache le plus, mais