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Page:Cavallucci - Bibliographie critique de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1.pdf/176

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162 LES PLEURS ton nom, comme tu fais, dans l’estime de qui t’entoure. Grain à grain, c’est une moisson qui ne trompe pas., , 27. Si solitaire, hélas ! et puis si peu bruyante (ABNÉGA- TION). propos. La pauvre Marceline était persécutée, à cette époque, par l’idée de la mort ; et ce mot revenait constamment sous sa plume. Elle écrivait à Gergerès : "Me croyez-vous morte, que vous ne m’adressiez pas même quelque doux reproche ou quel- ques mots inquiets sur mon silence ? Hélas ! Gergerès, vous savez bien qu’on meurt rarement et jamais à (Lyon, 14 janvier 1830. Lettre recueillie par H. Valmore). Et à Caroline : "… C’est fatal, c’est affreux de dire : il n’y a que le temps ou la mort pour guérir. La mort qui n’arrive que bien rarement à propos et le temps qui se traîne sur nous avec une pitié bien froide…, , (Lettre inédite de Lyon, 26 mars 1832, conservée à la Bibliothèque de Douai). 28. Je veux aller mourir aux lieux où je suis née (LE MAL DU PAYS). Marceline écrivait dans l’Atelier d’un peintre (1833), ce roman autobiographique que nous avons cité tant de fois : "Je lui racontai en peu de mots, ma vie errante et ce mal impérieux, ce mal du pays, frénésie filiale et tendre, qui enfièle tout l’air étranger que l’on respire, jusqu’à ce qu’on revienne désaltérer son cœur à celui de sa naissance. Arthur Pougin a retrouvé une note très curieuse, écrite de la main de Marceline et datée du 21 mai 1831. C’est le récit d’un rêve dont Albertine était le sujet : "Je sors d’un rêve étrange. Je ne puis me refuser à l’écrire pour me convaincre qu’il n’y faut pas croire… ou pour qu’il étonne de tristesse quelqu’un qui m’aura aimée, s’il se réalise dans un an. 41 Je traversais vers la nuit une longue allée d’arbres. J’étais seule, sans mélancolie et sans frayeur. J’allais vite et je ne sais où. Tout à coup au milieu de deux arbres, Albertine