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Page:Cavallucci - Bibliographie critique de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1.pdf/194

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180 LES PLEURS toute d’humanité. Jamais, comme vous le dites, sympathie n’a été plus générale, et sans rien comprendre aux profondeurs de cette fatale science, je suis stupéfaite de douleur et d’admiration quand je songe aux blessures de la Pologne., , (Lyon, 16 août 1831. Lettre inédite conservée à la Bibliothèque de Douai). 53. O mes enfants ! ne dansez pas (LE VIEUX PÂTRE). Publiée d’abord dans le Mémorial de la Scarpe, et dans le Nouveau Keepsake français, 1833. Cette pièce a été inspirée à Marceline par la révolution de juillet. Le 25 novembre 1830, la poétesse écrivait de Lyon à son ami Frédéric Lepeytre : "Cette avalanche glorieuse a pensé m’entraîner, moi, pauvre roseau, comme elle a déraciné des chênes. Heureux morts de juillet ! Quel mouvement, Mon- sieur, leur chute a donné à la terre ! Ne la sentez-vous pas bouger ? Vous me parlez de chanter à travers tant d’émotions. Ah ! Monsieur ! Quelle voix en ce moment vaut la voix du peuple ! Qu’elle est touchante, noble, poétique… et simple ! Béranger, lui-même, regarde et se tait. Que voulez-vous qu’une femme si frêle que moi murmure dans le tumulte de gloire et de grandes espérances ? J’ai pleuré comme toutes les fem- mes. Les hommes sont les poètes de pareilles époques… » (Lettre recueillie par Hippolyte Valmore). Le 3 août de la même année, elle avait écrit à Duthilloul : "Lyon est plein de courage, d’harmonie et de joie. Tout s’est levé, tout a pris les armes. Le peuple ouvrier, le bourgeois, le riche marchand, les théâtres, les voisins des faubourgs, tout est garde national. Pas une tache de sang, pas un malheur à déplorer. La même pensée anime cent mille âmes. La même voix a crié vers le ciel, et tout est selon sa justice… Les couleurs libres flottent partout. (Publié par Arthur Pougin). Le lendemain, Marceline envoyait Le vieux pâtre à Duthil- loul en l’accompagnant du billet que voici : " Les femmes viennent de mourir pour leur patrie. Heu- reuses femmes ! Il peut donc être permis d’oser la chanter cette chère et glorieuse patrie.