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Page:Cavallucci - Bibliographie critique de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1.pdf/201

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LES PLEURS 187 toute triste de vivre, à présent que je vois comme la vie est faite. De quelque côté que je la retourne, j’y vois des choses… Mais j’oublie que vous avez un gros bagage d’illusions, et me préserve le Ciel d’en ravir jamais à personne. Je les aime bien mieux que les diamants, qui ne me paraissent beaux que changés en pain, en feu, en vin, pour les pauvres comme no- tre bonne Ruissel qui se dessèche lentement dans sa lutte avec la misère., , (Bossier Mariéton). Et ceci nous remet en mémoire les phrases d’Arthur Pougin dans La jeunesse de Marceline : "Madame Desbordes-Valmore ne chantait pas pour chanter, et chacune de ses poésies lui était inspirée par un sentiment, un souvenir. C’était, si l’on peut dire en parlant le jargon à la mode, de la poésie vécue, partant de l’âme et faite pour toucher les âmes., , 67. Mon Dieu ! ce que j’entends si suave en moi-même (LE CONVOI D’UN ANGE, A ma mère qui n’est plus). Constant Desbordes, l’oncle de Marceline, était l’auteur d’une toile qu’il avait appelée : Le convoi d’un enfant. Marceline en parle dans l’Atelier d’un Peintre. Nous empruntons à l’ouvrage si précieux de M. Bertrand Guégan les renseignements que nous allons donner sur Catherine Desbordes, la mère de Marceline : Catherine-Josèphe Lucas, la mère de Marceline, "était belle comme une vierge, (lettre à Sainte-Beuve). Elle avait des yeux bleus et une longue chevelure d’or, ,. Elle était "si belle, si brillante, toujours si rose, écrit Marceline dans l’Atelier d’un Peintre (chap. VI), "sous la forêt de cheveux blonds dont le poids adorable s’échappait souvent des fines dentelles qui la paraient. Que j’aimais ma mère !… Ma sœur, où est ma mère ? (Elle s’adresse à sa sceur Eugénie)… Je me sens à genoux devant son souvenir. Quelle suite et quelle liaison d’idées fondues ensemble ont, depuis, incrusté fortement son image dans cette scene d’hirondelles et d’orage. (Une hirondelle avait quitté le nid, laissant au mâle le soin d’élever ses quatre petits)… J’en ai froid. Et vous ? Surtout en me rappelant le père qui l’aimait