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Page:Cavallucci - Bibliographie critique de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1.pdf/217

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PAUVRES FLEURS 203 d’admiration pour Madame Desbordes — Valmore. En lui en- voyant un volume de ses propres poésies, il lui avait demandé quelques détails sur sa vie et sa façon de travailler (1). C’est à cette demande que la poétesse répondit, le 15 octobre 1836, par une longue lettre d’où nous extrayons un passage relatif à La maison de ma mère : "… Cette frêle existence, Monsieur, s’est glissée comme à regret sur la terre au bruit des cloches d’une révolution qui devait la faire tourbillonner avec elle. Née à la porte d’un cimitière, au pied d’une église dont on allait briser les saints, mes premiers amis solitaires ont été ces statues couchées dans l’herbe des tombes. Pour ne pas appuyer trop longtemps sur des souvenirs pleins de charmes pour moi, mais trop longs pour vous, je joins ici La maison de ma mère où mon cœur a essayé de répandre cette passion malheureuse et charmante du pays natal, quitté violemment à dix ans pour ne jamais le revoir… (A. Pougin. La jeunesse de Mme De- sbordes-Valmore). 11 48 On sait que Marceline avait l’habitude d’envoyer ses poé- sies inédites à Duthillœul et singulièrement celles qui lui avaient été inspirées par son pays natal. Cinq jours après avoir répondu à Latour, la poétesse écrivait à Duthilloul pour s’excuser de ne pas lui avoir encore envoyé La maison de ma mère : Quand je pourrai, de mon côté, transcrire une pièce nou- velle sur cette mère absente, je vous l’enverrai, afin que vous jetiez dessus des fleurs de carême et un peu de la mousse fraîche du rempart ! Mon Dieu ! Si l’on prend des ailes après la mort, j’irai rafraîchir mon âme devant ces tableaux qui me tirent à eux comme une chaîne invisible et charmante…, (Lyon, 20 octobre 1836. Lettre inédite de la Bibliothèque de Douai). Traversant Lyon à son retour d’Italie, Alexandre Dumas s’en fut rendre visite à Marceline. Il donnait peu après à la Revue de Paris (1837) un article des plus élogieux sur Mme (1) Ces renseignements devaient être utilisés par Latour pour une étude sur Madame Desbordes — Valmore qui parut le 18 décembre 1836 dans la Revue de Paris,