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Page:Cavallucci - Bibliographie critique de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1.pdf/237

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18 Pourquoi pleure-t-elle ? "— Parce que ton grand-père veut que mon père aille en prison, à cause qu’il n’a plus d’argent pour payer nos loyers de Noël. On ne veut pas attendre qu’il en gagne ! Ma grand’mère a dit : "Agnès a le droit tout le jour d’aller demander un délai, puis d’ajouter:soyez humain ! C’est un innocent qui vient vous le demander de la part du Sauveur !, , Mais mon père ne veut pas que j’aille dire cela contre une pierre, et ma mère pleure; voilà ce que j’ai, Ferdinand. PAUVRES FLEURS - — C’est que ma mère pleure. 11 - 223 "Ferdinand n’osa plus parler de son bonheur. Après avoir regardé devant lui, puis par terre, il s’en alla disant : 11 - — Adieu, Agnès. - — Adieu, Ferdinand, répondit la petite reine désolée, qui demeura là pour le voir s’en retourner, puis remonter lentement le perron, puis tirer violemment le pied de chevreuil pour qu’on vint lui ouvrir, puis disparaître enfin tout à fait… Le petit Ferdinand reparaît en un autre passage du conte. Il apporte une pomme à Marceline, qui est assise avec son frère Félix sous un grand parapluie rouge (Félix comme on l’a déjà vu est appelé Just dans le conte) : "1 "La tête du petit voisin Ferdinand Duhein se montra demi-engloutie dans un bonnet fourré, d’où sortit à voix étouffée le mot habituel : "Et Agnès ? "… Je suis le voisin d’Agnès et je viens ! Bonsoir, Ma- dame, voilà une pomme pour Agnès !…, , Et il passa prompt sans s’arrêter jusque dans la chambre à feu, marchant d’un pas résolu vers Agnès qu’il aperçut assise avec Just, sous un large parapluie rouge, ouvert devant l’étuve. Agnès, en com- pagnie de Just et de ses poupées, s’y réfugiait souvent, avec la permission de leur mère, qui l’étendait sur eux en forme de solitude au milieu de la chambre. Ah ! qu’il faisait beau temps sous le parapluie ! Ferdinand s’y glissa sur ses genoux et l’on se reconnut. Aucune tente arabe n’accueillit jamais per- sonne avec plus de joie et d’hospitalité. -J’avais trois pommes, dit Ferdinand ; j’en ai mangé