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Page:Cavallucci - Bibliographie critique de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1.pdf/238

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224 PAUVRES FLEURS deux sans m’en apercevoir et j’ai eu peur de manger l’autre qui était pour toi, Agnès ; prends-là ! (1 Agnès la prit de ses deux mains qui pouvaient à peine la contenir, tant était grosse la pomme, tant les mains étaient petites. Just regarda le fruit rouge d’un air riant, sachant bien ce qu’en devait faire Agnès. Il semblait en effet que ce que l’on donnait à sa sœur fût d’avance coupé en deux, tant elle trouvait urgent de lui en donner la moitié…. 27. De ses discours charmants mon âme sort parée (MA- DAME HENRIETTE FAVIER). Cette pièce se trouve dans l’Album n° 2 de la Bibliothèque de Douai ; elle y est intitulée : Henriette. Nous avons déjà dit quelques mots de cette mystérieuse Favier au cours d’une note précédente (note 15). Les fragments de lettres que nous publions ci-dessous montreront quelle ad- miration fervente Marceline eut jusqu’à sa mort pour cette amie : 26 novembre 1834. A Caroline Branchu. "… T’avais-je trompée sur Madame Favier, et n’est-elle pas en effet ravissante ? Avec cela si bonne ! Que je t’aime de tout ce que tu dis de moi à cause d’elle !… (lettre inédite de la Bibliothèque de Douai). Lyon, 6 janvier 1835. (A la même). Madame Favier est une femme profondément malheu- reuse par le cœur, d’une intégrité qui tient du sauvage, d’une passion sincère, même en amitié, la poussant jusqu’au despo- tisme quand elle se croit choisie par Dieu pour veiller sur le sort de quelqu’un. Ce qu’elle a été pour sa jeune sœur qui (soit dit entre nous) la bénit aujourd’hui d’avoir eu ce courage, dont elle, Madame Favier, a failli mourir ! Elle voit très peu et très rarement M. Alibert, qu’elle juge bon, léger et frivole. Cette femme-là, Caroline, m’a paru jusqu’ici un être tellement distingué qu’elle aurait horreur d’une finesse. Si je me trompais en elle, je me croirais tout à fait comme le pauvre gentilhomme qui prenait des moutons pour des moulins… (Lettre inédite de Douai).

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