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Page:Cavallucci - Bibliographie critique de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1.pdf/349

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LES ANGES DE LA FAMILLE Le 30 janvier 1850, l’impression des Anges de la Famille était achevée, et Marceline offrait le volume à son frère en l’accompagnant du billet que voici : " Moi, cher Félix, je t’envoie le petit livre que j’ai eu tant de peine à faire imprimer quoique pour rien. L’éditeur m’a dit fort poliment, qu’il fallait que ce fût moi seule, pour qu’il risquât les frais d’une telle édition ! Il a fallu me décider en dévorant mes larmes. Tout le monde me l’a conseillé, pour ne pas me laisser oublier tout à fait par un trop long silence. Ce livre enfantin n’est guère propre à réveiller un nom assoupi, mais les grands chagrins que j’ai subis depuis trois ans ne m’ont pas laissé la liberté de travailler davantage, littéraire- ment parlant., , (Lettre inédite de la Bibliothèque de Douai). L’exemplaire de Félix Desbordes appartient aujourd’hui à Lucien Descaves. Il porte la dédicace suivante : "à mon bon frère Félix comme un souvenir de notre enfance, et du foyer béni par Notre-Dame ! 335 envoyé par sa sœur Marceline Desbordes Valmore Janvier 1850. «  » Au mois de février de l’année suivante, Marceline offrait à Lepeytre un exemplaire des Anges de la Famille ; elle joignait au volume les lignes que nous allons transcrire : "Puisque vous le souhaitez avec de si tristes paroles, je vous envoie ce petit livre, cher Frédéric. Vous n’y trouverez ni la mère qui pleure, comme moi, ni trace visible de nos bles- sures. Je n’ai pas eu et n’aurai peut-être jamais le courage d’appuyer sur des portraits si vivants et si douloureux. Mais ces tableaux d’enfants sont redoutables pour nos deuils ; et je vous les avais épargnés par un tendre égard. „