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Page:Cavallucci - Bibliographie critique de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1.pdf/360

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POÉSIES INÉDITES DE 1860

sont tirées, soit des Anges de la Famille (7), soit de Pauvres fleurs (2).

Le 31 août 1851, Marceline écrivait à son mari : « Dis à Jacques Langlais qu’en lui prenant les deux mains, je lui crie une prière : c’est que, s’il voit son imprimeur, son éditeur, son libraire, enfin, celui qu’il m’a dit, il persiste à lui dire que j’ai un volume à éditer : le volume de poésies, enfin, que nous avons envoyé à Bruxelles, et qui est arrivé trop tard, m’écrit-on. M.A. Jamar, croyant que j’avais refusé ses offres trop modestes, a entrepris autre chose et recule à son tour l’époque de cette publication. C’est le cas de nouer, s’il se peut, avec la Sarthe et l’Anjou. »

Sept jours après, Marceline mandait encore à son mari : « Si tu revois bientôt Langlais, parle-lui de mes pauvres vers, puisqu’il en faut chercher de l’argent. Je viens d’en faire pour le bibliophile Jacob qui m’en a demandé ardemment pour un Keepsake superbe. »

Deux ans plus tard, le livre n’était pas encore placé, bien que Brizeux s’y fût employé avec un dévouement admirable. M. Guégan a conservé la lettre que Marceline écrivit le 16 juin 1853, en réponse à la missive où le poète de Marie et des Bretons lui annonçait l’échec des négociations qu’il avait entreprises :

« Je me sens plus touchée, lui écrivait Marceline, des peines que vous avez prises pour moi, que si vous aviez réussi ; car vous êtes sans la joie de m’avoir secourue. Pourtant, songez que c’est une extrême douceur de vous sentir intéressé à mes grands ennuis; mais vous n’aurez plus à vous y intéresser d’ici longtemps. Il sera bon de laisser oublier ce pauvre livre et le besoin que j’avais d’en faire… un peu de ce qui coûte si cher dans la vie. Peut-on mettre son salut sur une si petite planche ? Mais le naufrage explique tout.

« À vous humble et sincère tant que je serai

Marceline Desbordes-Valmore »