Aller au contenu

Page:Cavallucci - Bibliographie critique de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1.pdf/381

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
367
POÉSIES INÉDITES DE 1860

fort déchirantes sur leur position. Drapier est sans aucun travail. Richard n’en a plus du tout. Les voilà dix à manger tous les jours sans gagner l’eau du ciel. Tous ces détails te navreraient inutilement le cœur » (21 mai 1848).

Enfin, en 1850, elle écrit à Hippolyte, du chevet de sa sœur Eugénie :

« … Je ne peux me résoudre à te peindre la tristesse de ce lit auprès duquel je t’écris ; tu ne le devines que trop. N’as-tu pas vu, pour t’en ressouvenir toujours ? Assez donc sur ta pauvre marraine. Le mouvement de la maison, l’habitude des autres de la voir languir, quelques courses extérieures et le contentement sérieux d’être venue où je devais venir me soutien- nent au milieu de tant d’émotions doloureuses. Je suis plus convaincue que jamais qu’il y a une étrange correspondance du ciel à la terre, et beaucoup de soutiens invisibles qui nous empêchent de tomber dans nos devoirs les plus difficiles. » (Rouen, 29 août 1850).

Revenue à Paris après l’enterrement d’Eugénie, elle écrit à son ami Frédéric Lepeytre : « Allez Frédéric, je vous aime bien pour vous répondre et soulever le poids terrible que je rapporte d’un voyage où j’ai été recevoir les derniers embrassements d’une sœur adorée, part vive de moi-même toujours absente. Mon ami, quel tremblement convulsif dans mon existence, et que j’ai posé tristement votre lettre sur mon front alourdi de telles larmes ! J’ai bien peur de vivre au prix de tels coups. Les paroles fuient, et tant mieux ! Je ne voudrais pas prolonger un récit qui certainement vous afflige et ne vous rappelle que trop vos calvaires, à vous… » (12 sept. 1850. Lettre publiée par Hippolyte Valmore).

37. Vieux puits emmantelé de mousse et de gazon (LE PUITS DE NOTRE-DAME, À DOUAI).

Cette pièce, qui a été réimprimée en 1868 dans les Poésies de l’Enfance, a été écrite pour Ondine « qui avait voulu voir le pays de sa mère. » Ondine passa deux mois à Douai, chez Mme Saudeur, pour se remettre des fatigues de l’étude. « M. Liré (le docteur) que j’ai vu, écrit Marceline à sa fille, veut