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Page:Cavallucci - Bibliographie critique de Marceline Desbordes-Valmore, tome 1.pdf/78

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64 POÉSIES DE 1825 Pauline. Celle-ci ne s’en consola jamais et, comme Marceline durant sa vie entière, elle porta, si l’on peut dire, son cœur en écharpe. D’après Lucien Descaves, Pauline et Marceline se seraient connues entre 1817 et 1820 ; d’après M. Jacques Boulenger, elles se connaissaient "au temps de la liaison de Me Desbor- des. " Nous penchons pour cette seconde hypothèse, que la dédicace de cette élégie nous paraît confirmer ; en effet, il y a toujours chez Marceline un rapport étroit entre le sujet de ses poésies et la personne à qui elle le dédie. Pauline Duchambge, qui mourut dans la plus grande pauvreté, a composé des ro- mances célèbres et des pièces pour le piano et la guitare. Nous reparlerons d’elle à propos de l’amitié touchante qui unissait la poètesse et la musicienne. 17. Te souvient-il, ma sœur, du rempart solitaire (LA GUIR- LANDE DE ROSE-MARIE). Publiée d’abord dans La Muse Française (1823). Une pièce intitulée La Rose flamande et recueillie dans les Poésies posthumes de 1860, nous apporte quelques rensei- gnements sur cette Rose-Marie qui fut, avec Albertine Gantier, une des premières amies de Marceline. Elle s’appelait Rose Dassonville et habitait à Douai, rue de la Maison-de-Ville. Si ces renseignements sont bien vagues, ceux que Marceline nous donne dans la Guirlande sur sa propre enfance, sont inexacts en partie. Ainsi elle raconte qu’elle avait quitté Douai à douze ans (c’est-à-dire vers 1798) et qu’elle y était revenue deux ans après. Or nous savons que Marceline n’est revenue de la Gua- deloupe qu’en Novembre 1802. Par conséquent, Marceline s’est rajeunie de deux ans dans cette pièce, ou bien son absence a duré quatre ans. Quand elle revint à Douai, elle ne retrouva plus son frère qui s’était engagé dans l’armée. Son père oc- cupait encore sa vieille maison natale avec ses deux sœurs, et la famille était plongée dans la plus affreuse misère. Marceline ne retrouva pas, non plus, son amie Rose-Marie qui venait de mourir et dont la mère ne la reconnut même pas.