L’écoulement constant de la matière purulente est
une condition essentielle pour la guérison des plaies.
Cet écoulement peut être modifié ou arrêté dans sa
marche, soit par la négligence des soins que le praticien
avait recommandés, soit par la position des plaies,
soit par la manière dont s’est fait le pansement ou pour
tout autre cause. Lorsque cet accident n’est pas dû à la
violence de la fièvre inflammatoire ou à la résorption purulente,
le pus, qui jusqu’alors avait été bien élaboré,
a dû se creuser un passage au travers des tissus. On le
retrouve souvent, dans le voisinage des plaies, formant
de petits abcès circonscrits, qui s’ouvrent, soit vers la
peau, soit sur la surface traumatique même. Mais, au
lieu d’être rassemblé en petits foyers circonscrits autour
de la plaie, il forme parfois des traînées qui suivent les
gaînes celluleuses placées autour des tendons, des muscles
ou des vaisseaux, constituant ainsi ce que l’on appelle
des fusées purulentes, qui s’étendent souvent fort
loin dans le centre d’un membre ou de toute autre partie
du corps et y forment des dépôts assez volumineux.
Dans ce cas, il faut aussitôt s’occuper d’en rechercher
avec soin le siège pour en opérer l’évacuation immédiate.
Un caractère qui aide à reconnaître facilement
ces sortes d’abcès profonds, c’est un engorgement diffus
qui se montre à l’extérieur, et dans une assez
grande étendue, autour de la place occupée par la
collection purulente.