Page:Challamel - Souvenirs d’un hugolâtre.djvu/118

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Une satire en vers, publiée dès 1831, par Altaroche, et intitulée : La Chambre et les écoles, ne tarda pas à être introuvable. Un million, s’il vous plaît ! du même auteur, devait faire grand bruit, plus tard, contre la dotation du duc de Nemours.

À plus forte raison fallait-il multiplier les habiletés, les ruses, pour se procurer les factums des républicains, publiés « sous la couverture », ou les malicieuses élucubrations des légitimistes sur Louis-Philippe et sur la pendaison énigmatique du prince de Condé, ou sur les bourreaux de la duchesse de Berry, captive en la citadelle de Blaye.

Plus le gouvernement s’éloignait de la liberté, plus l’opinion publique la réclamait.

Lamennais, avec les Paroles d’un croyant, lança un coup de tonnerre qui eut un immense retentissement. Le prêtre philosophe, l’auteur de l’Essai sur l’indifférence en matière de religion, l’ultramontain avait collaboré au Conservateur avec Bonald, Chateaubriand et Villèle. L’écrivain qui avait naguère combattu la liberté au nom de l’autorité, l’esprit libéral au nom de l’absolutisme, le défenseur excessif de l’Église souveraine, le dictateur intolérant, celui qui, dans le journal l’Avenir, revendiquait la pleine et entière liberté de la religion, la totale séparation de l’Église et de l’État, la liberté d’enseignement, la