Page:Challamel - Souvenirs d’un hugolâtre.djvu/96

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chef d’un groupe communiste, et il publia ses doctrines dans une feuille mensuelle, le Populaire.

Tout récemment, il avait passé en cour d’assises pour un écrit contenant vingt-trois passages incriminés, la Révolution de 1830 et la situation présente, expliquées et éclairées par les Révolutions de 1789, 92, 99, 1804 et par la Restauration.

Selon Cabet, la royauté du 7 août était instituée par une Charte usurpatrice et illégale, elle se maintenait par les moyens les plus honteux ; elle avait trahi la Révolution de Juillet, et la livrerait, si besoin était, aux puissances étrangères. Mais « la royauté devait être responsable, et la nation avait su punir Louis XVI ».

Après l’éloquente plaidoirie de Marie, son défenseur, déjà connu lors du procès des accusés de Juin, après un discours lu par l’accusé, le jury avait prononcé son acquittement.

L’avocat Marie a laissé une consultation qui a influé sur la question du serment politique, aboli en 1848 et en 1870. Cette consultation s’élevait contre le serment que le gouvernement prétendait imposer. Homme de manières simples et de mœurs douces, maître Marie n’appartenait pas encore au parti démocratique ; rien ne faisait prévoir qu’il serait un jour ministre, et qu’il professerait avec ardeur la foi républicaine, avec modé-