Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t1.djvu/160

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dernier mot est rejeté au commencement du vers , par une suspen- sion qui met la chose sous les yeux , et le natiu-el de la leçon qui termine la phrase.

On peut blâmer , dans le discours du rat , ce vers :

\'. iG. .l'ai passé les déserts ; mais nous n'y bvimcs point.

C'est quelque propos populaire et trivial dont on se passerait bien ; mais il n'appartient qu'a La Fontaine de rendre cette sorte de naturel su{)portal)le aux iionnètes gens ; nous en verrons plus bas un autre exemple dans la faille du singe et du léopard.

V. Ô4. Cette fable contient plus d'un enseignement.

Il n'en faut qu'un dans une fable bien faite. J'aurais voulu que La Fontaine exprimât l'idée suivante : Quand on est ignoiant , il faut suppléer au déjaut d'expérience par une sage réserve et par t:nc défiance attentive.

��V. 4. Il fût devenu fou: la raison d'ordinaire....

Nul poète , nul auteur ne prêche plus souvent Tamour de la re- traite , et ne la fait aimer davantage. Mais la retraite et la solitude absolue sont deux choses bien différentes. La première est le besoin du sage, et la seconde est la manie d'un fou iusociable ; c'est ce que La Fonlaijie exprime si bien dans ces -Ncrs charmans :

V. \\. 11 aimait Il'S jardins, était piètre de l'iore , 11 l'était de Ponione cncoie. Crs deux (emplois sont beaux: mais je voiuhais parmi , Quelque doux et discret ami.

Nous verrons ce sentiment , déveîopjoé avec plus de grâce et d'intérêt encore , dans la fable suivante et dans celle des deux pigeons. , . *

FABI-r. XI. V. 2. L'un ne possédait lieu qui n'ap[iailinl a l'autre.

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