Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/157

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sur une insubordination dont ies effets si nui- sibles au bien [général , devaient de pi as iairc avorter ses vues i3articulières sur Plimoutli , en- treprise à laquelle il attachait son honneur et tontes ses espérances. Le crédit , qu'à son retour il parut prendre auprès des ministres, dut alarmer les coupables , et donner à Tenvie un motif de plus pour le perdre. La prétention de monter dans les carrosses dut rallier à ses ennemis la vanité blessée d'un grand nombre de courtisans. On ré- pandit des nuages sur sa naissance, en effet équi- voque et incertaine. C'était une grande affaire, dans un temps où Fou mettait les noms à la place des hommes , et les mots à la place des choses. Il est très-possible qu'un jeune honnne , plein de ressources, dévoré d'ambition, mais pro- bablement léger de principes , s'étant donné pour ce qu'il n'était pas , ait voulu tenter de justifier sa prétention : mais il parut n'avoir auciuie in- quiétude sur. ses preuves , et sur le certificat de M. Cherin. Par malheur, il fallut attendre. M. Che- rin , homme alors fort occupé , lui déclara qu'il avait à faire plus de soixante généalogies , genre de composition qui exigeait quelquefois un tra- vail fort long et fort pénible. La Bastille où M. de Parades fut envoyé quelques jouis après , l'em- pécha de se mettre en règle pour M. Cherin. Quel dommage pom^ ce jeune homme d'être entré dans le monde un peu trop tôt ! Un délai de quel- ques années , et M. de Parades ne trouvait plus

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