Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/34

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disposait d’avance, puisque, dans son premier voyage, qui sera bientôt suivi d’un second, il annonce une ornithologie, et une histoire des animaux quadrupèdes de cette contrée, qu’il va bientôt donner au public. Revenons à celui qu’il nous donne en ce moment.

L’auteur part du Texel avec des lettres de recommandation pour M. Boers, ancien fiscal du Cap de Bonne-Espérance. Après quelques accidens de mer, que l’auteur décrit en physicien, et une fâcheuse rencontre plaisamment contée, il arrive au Cap au moment de la rupture entre la France et l’Angleterre. Il fait une description succincte de la ville du Cap et des environs, des productions naturelles, arbres, plantes, etc. Quoique son objet ne soit pas d’insister sur l’état civil et politique de la colonie, il relève en passant quelques abus absurdes ou intolérables, soufferts ou même protégés par l’administration. Il en prévoit les effets nécessaires, et donne à la compagnie hollandaise d’excellens avis, dont elle ne profita pas ; car, en dépit des conseils et des prédictions, la puissance marche aveuglément jusqu’à l’instant où elle se précipite.

L’auteur part du Cap pour aller visiter la baie de Saldanha, pour chasser, pour faire connaissance, dit-il, avec des bêtes féroces, et préluder aux conbats qu’il devait leur livrer dans le continent. Son coup d’essai fut heureux ; le premier tigre qu’il détruisit, se trouva monstreux. «Je le