Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/416

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quelquefois, par des motifs très - personnels , faire une chose bonne et sage en elle-même. Les mariages de nos rois avec des princesses étran- gères ont eu le plus souvent des suites funestes , parce qu'ils font naître des prétentions qui sont des sources de guerre, et qu'on fait entrer les peu" pies comme une propriété dans les clauses du con- trat: or, tout ce qui est une cause prochaine d'am- bition et de guerre, est certainement un grand mal dans la saine politique, qui ne doit songer qu'au bonheur des peuples. Quant à la politique personnelle de M. le duc et de madame Prie , elle ne valait rien du tout : il ne faut point compter sur la reconnaissance , et à la cour moins qu'ail- leurs ; et puis , ce qu'une reine de France peut être dans le gouvernement ne dépend point de ce qu'elle était avant son mariage, mais de son caractère, du p'us ou du moins d'envie de domi- ner, des moyens qu'elle peut avoir pour y parve- nir, et des circonstances oii elle se trouve. Ca- therine de Médicis n'était rien moins qu'une grande dame par sa naissance, et l'on sait quel terrible pouvoir elle exerça sous trois règnes.

Le comte de Maurepas a rassemblé le plus qu'il a pu de pièces satiricpies contre le gouvernement de son temps; outre le goût naturel qu'il avait pour la satire, il lie pouvait souffrir la domina- tion du cardinal de Fleury, (|ui asservissait les autres ministres; et la plupart de ces pièces étaient contre^ le cardijial. ("/en était assez poui" les ren-

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