Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/435

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connais pas les siennes , qu'apparemment M. Sou- lavie connaît mieux que moi ; mais je sais qu'il est tout naturel qu'à l'âge de M. de Bernis, on ne change point d'opinion, quelle qu'elle soit, et qu'on reste où l'on se trouve bien ; et certainement M. de Bernis ne pourrait pas être à Paris aussi bien qu'à Rome , quoique Rome ne soit pas plus un séjour de délices que Paris.

ce Le presbytérianisme , bafoué en France , mé- prisé du haut clergé, éloigné des anciennes assem- blées de l'église gallicane , privé de tout son avan- cement . exilé, emprisonné par ses supérieurs, dans ses fautes réelles ou prétextées ^ a fait , dans l'état ecclésiastique , une révolution égale et pa- rallèle avec celle que la bourgeoisie française a faite relativement à la noblesse. »

Il y a là beaucoup d'idées confuses et erronées. D'abord le presbytérianisme, qui ne peut signifier parmi nous que le jansénisme , n'a été bafoué , en France , que dans le temps de la folie des convul- sions ^ qui lui a porté un coup mortel. Jusques-là, l'opinion publique était pour lui ; il résista même à la prépondérance de Louis xiv , qui sétendait d'ailleurs jusques sur les esprits. Cette secte eut long-temps de grands alvantages ; elle les devait au mérite éminent de ses chefs , à la persécution toujours odieuse , à des principes de liberté tou- jours chers aux hommes , et qui ne cèdent qu'à l'intérêt personnel ; elle avait raison pour le fond ; son seul tort était de mettre trop d'importance à

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