Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/446

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sont une expression absolument inintelligible. Quand il s'avise encore de joindre à ce style d'un mauvais écolier le ton d'un maître , de prononcer que le cardinal de Retz , Rousseau et Raynal sont les seuls « qui se soient montrés capables de oarler véritablement le lan^a£;e de la liberté , » je lui répondrai encore que d'abord il associe très gauchement à Rousseau et à Raynal un homme Cjui n'a rien de commun avec eux que le talent d'écrire, quoique dans un degré fort éloig.é d'eux; que le langage du cardinal de Retz n'est point du tout le .langage de la liberté , mais presque partout celui d'un politique machiavéliste , et quelquefois, mais rarement, celui de Salluste; que c'est le dernier excès de la présomption , sur- tout dans un auteur aussi inconnu que M. Sou- la\ le , de rayer , de son autorité , Fénélon , Mas- sillon, La Rruyère , Voltaire , Montesquieu, Tho- mas, etc. ( sans parler des vivans ), du nombre des écrivains dignes de parler le langage de la liberté ;<j^^ cette confiance arrogante , que des écrivains de sa trempe prennent pour une noble audace et pour des inspirations de notre nouvelle liberté , n'est autre chose que le délire de l'igno- rance et de l'amour-propre , et ne peut inspirer que le mépris et la pitié. Enfin , quand il athrme c{uc « ces tournures et ( es bassesses orientales qui dominent dans nos ouvrages , ont obligé tout orateur de les conserver dans les discours ora- toires publiquement prononcés , » je lui dirai

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