Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/465

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DE CHA.MFORT. 4^1

malgré l'insubordination de plusieurs soldats suisses qui chicanent sur les termes du traité de la France avec les cantons. A la vérité , on craint que M. le duc d'Orléans ne remue dans sa pres- qu'île de Gennevilliers ; et que n'a-t-on pas à re- douter d'un prince si peu pati'iote ? Mais vous savez que le roi dispose absolument des deux bacs d'Anières et d'Argenteuil ; et si l'on place un cordon de troupes depuis Colombe jusqu'à la Seine , M. le duc d'Orléans se trouverait dans une position vraiment critique. Observez que , s'il s'a- visait d'armer les gondoles de sa pièce d'eau , il suffirait de retenir , pour le compte du roi , les batelets de Saint-Cloud ; et , pourvu que la ga- liote se tint neutre , on présume que la victoire resterait aux troupes de sa majesté.

D'après la sagesse de ces dispositions, Monsieur le duc, il ne paraît pas douteux que M. de Broglie ne prenne Sèves , contre lequel on a déjà fait avancer des canons ; et cette place une fois prise , on convient que Vaugirard ne saurait tenir long- temps: c'est comme Mézières et Charleville , l'un tombe nécessairement avec l'autre. Je ne doute pas que vous ne soyez ravi de ce plan ; et je suis bien sûr qu'il obtiendra l'approbation de M. le prince Henry et de M. le duc de Brunswick. Je sup- pose, comme on doit le penser de ces deux grands hommes, que la jalousie ne saurait égarer leur jugement.

Je compte, Monsieur le duc, publiei- le journal

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