Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t4.djvu/320

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se rangent et se développent de manière à laisser
voir le prince à Zéangir et aux spectateurs.
ô ciel ! Que vois-je ! … hélas !
Mon frère ! Mon cher frère ! ô crime ! ô barbarie !
aux gardes.
monstres ! Quel noir projet, quelle aveugle furie ! …
Nessir lui montre l’ordre, sur lequel Zéangir
jette les yeux.
qu’ai-je lu ? Qu’ai-je fait ? Malheureux ! Quoi !
Ma main…
ô mon frère ! Et c’est moi qui suis ton assassin !
ô sort ! C’est Zéangir que tu fais parricide !
Quel pouvoir formidable à nos destins préside ?
Ciel !


LE PRINCE.


De trop d’ennemis j’étais enveloppé ;
ton frère à leurs fureurs n’aurait point échappé.
Je plains le désespoir où ton âme est en proie.
La mienne en ce malheur goûte au moins quelque joie.
Je te revois encor : je ne l’espérais pas ;
ta présence adoucit l’horreur de mon trépas.


ZÉANGIR.


Tu meurs ! Ah ! C’en est fait !


ACTE 5 SCENE 5


Le prince, Zéangir, Soliman, Roxelane.


SOLIMAN.


Tout me fuit, tout m’évite ;
quelle morne terreur dans tous les yeux écrite !