Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t5.djvu/198

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��Ce pronostic, qu'on répand dans l'Espagne , N'eut point d'accès au journal de la cour ; On s'y bornait à louer tour à tour L'auguste roi, son auguste compagne , Qui sont du monde et l'exemple et l'amour : Puis de vanter, en phrases fanatiques, Leur zèle ardent contre les hérétiques, Contre l'Anglais , surtout contre l'Hébreu , Peuple endurci dans ses vieilles pratiques. Que l'on convient venir d'assez bon lieu ; Mais qui , fidèle à ses cahiers antiques , Livres chéris, divins de notre aveu , Meurt méchamment et pour adorer Dieu Comme David, de qui les doux cantiques Lui sont chantés quand on le jette au feu. Certes , voilà de quoi mettre en colère Un saint journal : puis, viennent les couplets , Hymnes, chansons , redondilles , sonnets , Qu'une foi vive , hypocrite ou sincère , Ln vain désir, ou le talent de plaire, Adresse au roi sur ses brillans succès; Car tout le plan de la cérémonie Est un effort de son puissant génie. Pourquoi , soudain , places cl carrefours Vont de sa gloire occuper quelques jours Les rcgardans : estampes et gravures , Grotesque affreux, sombres caricatures , Où , consumés dans leurs sacrés atours. La tête en bas , feux et flamme ù rebours , En noirs démons , grimacent les figures Des torturés , infligeant des tortures; Dieu, qui d'en haut contemple cet enfer

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