Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t5.djvu/252

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2 46 OEUVRES

Qui devient ivresse ou délire. Sans pouvoir se l'aire estimer, Elle a su fonder son empire Sur tous les moyens de séduire , Hors toutefois celui d'aimer. Aimer est pour elle impossi'de ; Mais elle sait le feindre , hélas ! Et c'est le charme irrésistible Qui nous enchaîne sur ses pas. Oui, dans un profil trop rapide, Soit naïf, soit étudié , Souvent elle ollVe à l'oeil timide Une ressemblance perfide. Faut-il dire ? avec l'amitié. Ce faux air, cette vaine image Commence la séduction ; La vanité nous encourage , Et complète l'illusion ; On se croit heureux, presque sage, En voyant que l'opinion Complimente votre esclavage. Mais l'erreur durc-t-elle ? Oh ! non. Bientôt sur le pâle horizon Vont se ternir, et c'est dommage, La pourpre cl l'or de ce nuage Oi'i votre imagination Voyait briller un doux rayon ; Votre bonheur et son ouvrage, Tout disparaît ; et la raison ]Ne voit plus qu'un froid paysage , Ornement de votre prison. —

) De votre prison! m ccriai-je. — Oh ! mon*

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