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moi la Provence , pour chercher l'asile qui mo convient ; et je me fais d'autant plus de plaisir de l'accepter , que je ne vous ferai pas faire un grand voyage j il faudra que votre pays ait de grands in- convéniens , si la retraite la plus proche de vous n'est pas celle qui me convient le mieux.

Je vous avais promis des nouvelles littéraires ; mais , par mon mouvement personnel , je suis bien froid sur cet article; et j'ai besoin, pour vDus en envoyer , de songer que vous y mettez quel- qu'intérét. On joue à présent, avec un grand suc- cès , malgré de grandes huées sur la scène , et de grandes réclamations et indignations à Paris et à Versailles , le Mariage de Figaro , de Beaumar- chais. C'est un ouvrage plein d'esprit , même de comique et de talent, mais qui n'en est pas moins monstrueux par le mélange des choses du plus mauvais ton et de trivialités. Les lo«es sont rete-

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nues jusqu'à la dixième , d'autres disent jusqu'à la vingtième représentation. Le spectacle, sans petite pièce , ne dure plus que trois heures un quart , depuis les retranchemens qu'on y a faits. Je ne vous parle point du Jaloux , du mauvais Coriolan de La Harpe : les journaux se sont chan- gés de cela. Un mot sur les Danaïdes , opéra nouveau , où Gluk a mis la main ; c'est un ou- vrage de topinambous, à jouer devant des can- nibales. On dit pourtant que cela n'aura qu'une douzaine de représentations.

Parlons de notre académie. M. de Montesquieu

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