Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/22

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tous les procédés de l’industrie égyptienne sont encore loin de nous être connus. On a bien recueilli quelques tableaux et des inscriptions relatives à un certain nombre de métiers, tels que la charpenterie, la menuiserie, la tannerie, la construction navale, le transport des masses, la verrerie, l’art du charron, du forgeron, du cordonnier, de l’émailleur, etc., etc., etc. ; mais les voyageurs qui ont dessiné ces tableaux ont, pour la plupart, négligé les légendes explicatives qui les accompagnent, et aucun d’eux n’était en état de lire, sur les monuments où ces tableaux ont été copiés, les dates précises de l’époque où ces divers arts furent pratiqués. Nous ignorons donc si la plupart de ces arts sont vraiment d’origine égyptienne, propres à l’Égypte, ou s’ils ont été introduits par l’influence des peuples anciens qui, comme les Perses, les Grecs et les Romains, ont tenu ce pays sous leur domination. C’est donc encore ici une question très-importante à éclaircir pour l’histoire de l’industrie humaine ; et cependant il en est beaucoup d’autres encore et d’un intérêt bien plus relevé.

« Si l’historien s’enquiert d’abord des bas-reliefs historiques et ethnographiques, des scènes domestiques qui peignent les mœurs de la nation et celles des souverains, etc., il demande précisément les objets qui sont le moins éclaircis. »