Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/23

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Ainsi s’exprimait, il y a douze ans un des hommes les plus distingués de l’Allemagne[1] ; et tout ce qu’on a publié depuis, loin de remplir cette importante lacune, n’a pu qu’augmenter encore les regrets des savants qui apprennent seulement par des dessins pris au hasard au milieu de séries immenses de bas-reliefs, que les grands édifices de l’Égypte offrent encore sculptée dans tous ses détails l’histoire entière de ses plus grands souverains, et que des compositions d’une immense étendue y retracent les époques les plus glorieuses de l’histoire des Égyptiens ; car ce peuple a voulu qu’on pût lire sur les murs des palais l’histoire de ses plus illustres monarques, et c’est la seule nation qui ait osé sculpter sur la pierre de si grands objets et de si vastes détails.

L’Europe savante connaît l’existence de cet amas de richesses historiques : son ardent désir serait d’en être mise en possession. Elle a jugé que nos progrès dans les études égyptiennes demandent qu’un gouvernement éclairé se hâte d’envoyer enfin en Égypte des personnes dévouées à la science et convenablement préparées, pour recueillir, tant qu’ils subsistent encore, les innombrables et précieux documents que la magnificence égyptienne inscrivit jadis sur les édi-

  1. M. de Heeren.