Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/75

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grande déesse de Saïs ; et nous avons donné la chasse à coups de fusil à des chouettes, oiseau sacré de Minerve ou Néith, que les médailles de Saïs et celles d’Athènes sa fille portent pour armes parlantes. À quelques centaines de toises de l’angle voisin de la fausse porte, existent des collines qui couvrent une 3e nécropole. Elle était celle des gens de qualité : on y a déjà fouillé, et j’y ai vu un énorme sarcophage en basalte vert, celui d’un gardien des temples sous Psammétichus II. M. Rosetti, son possesseur, m’avait permis de l’emporter ; mais la dépense serait trop considérable, et le monument n’est pas assez important pour la risquer. À mon retour en Basse-Égypte, je ferai faire des fouilles sur ce point-là et sur quelques autres, si l’état des fonds me le permet. Cette dernière remarque est importante ; avec peu de fonds on peut faire beaucoup, et je serais affligé de quitter ce pays sans avoir pu assurer, à peu de frais, l’acquisition de monuments de choix, les plus propres à enrichir nos collections royales, et à éclairer les travaux historiques de nos savants. J’ai l’espoir qu’on voudra bien m’aider pour l’accomplissement de ces vues d’une utilité incontestable.

Cette première visite à Saïs ne sera pas la dernière ; je quittai ce lieu à 6 heures du soir.