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prenant alors le nom de Nat ou Nêth, dont les Grecs ont fait Νηΐθ, était représentée sous la forme d’une femme assise, coiffée de la partie inférieure du pschent. On la nommait aussi Bouto. Les hymnes orphiques donnent à Athénè ou Minerve, considérée sous ce point de vue, les qualifications de τεχνῶν μῆτερ πολύολβε et de εὑρεσίτεχνε, mère féconde des arts et inventrice des arts[1].

La seconde tête de la Néith-Panthée est celle d’une lionne, parce qu’on figurait cette divinité sous la forme d’une femme léontocéphale, pour la présenter à l’esprit sous l’une de ses plus importantes attributions. C’était Néith devenant le symbole de la force morale et de la force physique ; ou, comme nous l’apprend Proclus[2], citant l’opinion même des Égyptiens, la puissance qui met l’univers entier en mouvement, ἡ κινητικὴ τοῦ παντὸς δύναμις. Néith reçoit alors le nom de Déesse gardienne ou conservatrice, que l’on trouvera avec la forme hiératique sur la planche ci-jointe, représentant la déesse léontocéphale.

On ne peut méconnaître dans cette forme de l’Athénè égyptienne, la dispensatrice de la force, la déesse des guerriers, le type de l’Athénè grecque Πολεμοκλόος et Ὁπλοχαρής[3].

  1. Hymne à Athénè, vers 8 et 17.
  2. Proclus in Timæum, liv. I.
  3. Hymnes orphiques, édit. d’Hermann ; hymn. XXI.