Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/133

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est composé de trois (Tableau général, n.o 58) ou de quatre caractères (ibid. n.o 59), suivis soit du signe ordinaire d’espèce dieu, soit de l’image même d’Anubis, un homme assis à tête de schacal.

Que ce nom soit formé de signes purement phonétiques, c’est ce dont il est impossible de douter, en observant l’échange de plusieurs caractères déjà reconnus comme homophones dans les noms propres hiéroglyphiques grecs et romains.

Le nom gravé sous le n.o 58 est composé de la feuille ou plume , de la ligne brisée ou de son homophone, la ligne horizontale,  ; et du carré , lettre que les coptes prononçaient B. Nous obtenons ici le mot Ⲁⲛⲡ Anb, la charpente entière du nom de ce même dieu écrit ΑΝουΒ-ις par les Grecs.

Les variantes de ce nom, placées sous le n.o 59, offrent de plus une voyelle finale ; elles se lisent, la feuille , la ligne brisée, ou ses homophones habituels, la ligne horizontale et la coiffure ornée du lituus, , le carré , et la caille, ou son homophone ordinaire, le lituus, , , ⲟⲩ. Ces variantes donnent donc le nom complet du dieu, Ⲁⲛⲡⲱ que l’on prononçait Anébô. De la même manière que nous verrons les noms mêmes des autres dieux être portés par de simples particuliers, ou entrer dans la composition de leurs noms propres, nous trouvons aussi le nom du dieu Anébô porté par un habitant de l’Égypte[1],

  1. Jamblique, de Mysteriis Ægyptiorum.