Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/134

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et ce même nom faire partie de celui du roi égyptien Nectanebó ordinairement appelé Nectanèbe. C’est du nom égyptien Anébô ou Anébou que les Grecs ont fait Anubis, Ανουβις, en transposant la voyelle finale ; et l’orthographe hiéroglyphique de ce nom tout phonétique prouve à elle seule que Jablonski s’est trompé lorsqu’il a voulu confondre Anubis avec Hermès, l’inventeur des métaux, et dériver son nom égyptien de la racine ⲛⲟⲩⲃ noub, or.

J’ai souvent rencontré dans les textes hiéroglyphiques contenant des prières adressées aux dieux Osiris et Arouéris, dont les images bien déterminées sont dessinées dans la vignette de ces textes, deux groupes de caractères accompagnés des mêmes titres que les noms ordinaires des dieux.

Le premier (Tableau général, n.o 55) est formé de quatre caractères, un sceptre à tête de schacal (ⲟⲩⲱⲛϣ), qui est la voyelle O ou bien ΟΥ du nom de Νερουα (Nerva) dans un cartouche de Trajan dessiné à Philæ ; le trait recourbé et la bouche, qui sont par-tout un et un  ; enfin le bras étendu, qui est un H, un E ou un I, dans divers noms grecs et romains. Ce groupe hiéroglyphique se lit donc ⲟⲩⲥⲣⲏ Ousré, ou plutôt ⲟⲩⲥⲣⲓ Ousri, qui ne diffère que par l’absence d’une seule voyelle, soit du grec ΟΣΙΡΙ-Σ, soit du copte ⲟⲩⲥⲓⲣⲉ, ⲟⲩⲥⲓⲣⲓ, Ousirè, Ousiri, nom de l’époux d’Isis.

Le second groupe (Tableau général, n.o 57) se compose de quatre ou de six caractères : 1.o d’un signe