Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/183

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L’obélisque traduit par Hermapion attribuait aussi au roi Ramestès le titre, Ον Απολλων φιλει chéri d’Apollon : je le retrouve sur la plupart des grands obélisques ; mais il est nécessaire, avant de le produire, d’entrer ici dans quelques éclaircissemens préliminaires.

Les Grecs donnèrent au dieu que les Égyptiens appelaient Aroéris, le nom de leur Apollon, parce qu’ils crurent que ces deux divinités étaient identiques ; ce dont fait foi l’inscription grecque gravée, sous le règne de Ptolémée Philométor, sur le listel d’une porte intérieure du grand temple d’Ombos, qui dédie le sécos de cet édifice au grand Dieu Aroéris-Apollon, ΑΡΩΗΡΕΙ ΘΕΩΙ ΜΕΓΑΛΩΙ ΑΠΟΛΛΩΝΙ[1].

Plusieurs subdivisions (στοιχος) de la traduction d’un obélisque par Hermapion, commencent par la formule Απολλων κρατερος, le puissant Apollon ; et il résulte de l’étude que j’ai faite de ce précieux fragment, que par στοιχος, il faut entendre une colonne de caractères ; d’où il suit que l’obélisque égyptien traduit avait sur chaque face une inscription hiéroglyphique divisée en trois colonnes, comme les obélisques de Louqsor, de Saint-Jean de Latran et l’obélisque Flaminien.

Si l’on veut étudier attentivement le texte d’Hermapion, on s’apercevra bientôt que chaque στοιχος ou

  1. Letronne, Recherches pour servir à l’histoire de l’Égypte, &c., tom. I, pag. 78, &c.