Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/205

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 167 )

2.o de l’hiéroglyphe ovoïde ou en forme de graine, qui est un Σ dans les noms propres grecs ou romains, et qui est aussi le premier caractère du mot ⲥⲓ ou ⲥⲉ, enfant, nourrisson, déjà analysé[1] (Tableau général, n.o 257). Ce groupe se prononçait donc ⲣⲏⲥⲓ ou ⲣⲏⲥⲉ, et signifiait, sans aucun doute, né du Soleil, enfant du Soleil.

Enfin, la troisième variante (Tabl. gén. n.o 414) consiste dans la combinaison du nom phonétique symbolique du dieu Soleil (Tabl. gén. n.o 46), avec le caractère figuratif enfant (Tabl. gén. n.o 247), caractère qui est également phonétique, et représente aussi, comme on l’a déjà vu, la consonne  ; et l’analyse phonétique de ce groupe, dont tous les élémens sont connus d’avance, nous donne encore ⲣⲏⲥⲓ ou ⲣⲏⲥⲉ enfanté par le Soleil, enfant du Soleil.

Ces trois variantes expriment donc précisément lâ même idée que le groupe n.o 405, ϣⲉⲣⲏ, enfant du Soleil, fils du Soleil ; et ces variantes confirment de plus en plus et la lecture et la traduction de ce groupe lui-même.

Dans la théologie égyptienne, le dieu ou Phrê (le soleil) était considéré comme le roi du monde visible, et de là vient que tous les souverains Égyptiens établissaient entre la famille du roi du monde matériel, et celle du maître temporaire de l’Égypte, une espèce d’alliance mystique, dont le titre de fils du So-

  1. Suprà, chap. IV, pag. 68.