Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/206

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leil, porté par les princes, était l’expression ordinaire ; c’est pour cela que ce titre se montre sans cesse devant le nom propre de tous les Pharaons, des Lagides et des Empereurs. Le nom hiéroglyphique de Xerxès, souverain de la Perse et maître de l’Égypte, est le seul que nous ayons observé jusqu’ici dénué de ce titre ; et cela s’explique naturellement par la haine que les rois persans manifestèrent sans relâche contre toutes les religions, autres que celle de leurs prophètes Héomo et Sapetman-Zoroastre. Les princes Iraniens de cette époque eurent souvent à s’occuper de discordes religieuses et de schismes dont ils étaient eux-mêmes les fauteurs ou les persécuteurs : ils durent puiser dans ces luttes ensanglantées, ce fanatisme qui n’accorde aucune tolérance à nul culte étranger. Pour une raison contraire, les Grecs et les Romains, qui, en fait de religion, croyaient retrouver par-tout leurs propres divinités, adoptèrent facilement tous les titres du protocole égyptien ; et il y avait sans doute dans cette détermination autant de politique, au moins, que de tolérance.

Dans les légendes des Pharaons, le titre fils du Soleil comprend souvent quelques autres épithètes honorifiques ; il est assez ordinaire d’y trouver, devant le nom propre d’un roi, le groupe (Tabl. gén. n.o 410) qui se lit sans difficulté ϣⲉ-ⲣⲏ-ⲙⲉⲓϥ ou ⲙⲉϥ, et qui signifie fils du Soleil qui l’aime ; et c’est là exactement le groupe qu’Hermapion a traduit par les mots Ηλιου παις και υπο Ηλιου φιλουμενος, dans une des légendes