Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/231

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reus régna en effet six années entières, et le règne d’Acoris, son successeur, et son fils selon toute apparence, qui fut de treize ans, est le plus long de tous ceux des xxviii.e, xxix.e et xxx.e dynasties égyptiennes, dont les membres ont occupé le trône depuis Xerxès jusqu’à Darius-Ochus, qui assura aux Perses, à la manière de Cambyse, la possession de l’Égypte, en couvrant cette malheureuse contrée de sang et de ruines.

Les noms hiéroglyphiques des Pharaons-Mendésiens, Néphéreus et Acoris, prouvent donc que l’écriture phonétique était en usage de leur temps. Voyons si avant Cambyse cette écriture était connue des Égyptiens.

L’obélisque Campensis, que l’empereur Auguste fît transporter d’Égypte à Rome, et qu’il plaça au champ de Mars pour servir de gnomon, a été reconnu par Zoëga, auquel nous devons un si important travail sur les obélisques, pour un ouvrage du premier style égyptien : Pline l’attribue, en effet, à un des anciens Pharaons, dont le nom est tellement corrompu et défiguré, ainsi que le sont tous les noms de Pharaons donnés comme érecteurs d’obélisques dans les textes manuscrits de cet auteur[1], qu’il est impossible de s’arrêter à une leçon plutôt qu’à une autre, en supposant même prouvé, ce qui est loin de l’être, que Pline ait jamais su exactement à quels rois égyptiens il fallait attribuer les grands monolithes transportés à Rome.

  1. Plin., Histor. Nat. lib. XXXVI, cap. 8, 9, 10, 11.