Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/257

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en Égypte, depuis Syène jusqu’aux rivages de la Méditerranée, est celle que je donne avec toutes ses variantes sur la planche XII, mise en regard de cette page.

On ne peut s’étonner, sans doute, de la multiplicité des variantes d’une légende qui a été écrite à-la-fois dans des lieux si distans les uns des autres, et sur un aussi grand nombre de monumens. Ces différences portant d’ailleurs presque toutes sur le nom propre ou second cartouche, s’expliquent naturellement par l’emploi de l’alphabet phonétique égyptien, si riche en caractères homophones ; et c’est ainsi que, sur les monumens du troisième style, j’ai recueilli un plus grand nombre de variantes encore, et du prénom impérial et du nom propre de l’empereur Domitien. Si la légende pharaonique dont il s’agit, était écrite en caractères symboliques, comme on l’a cru jusqu’ici, ces variantes seraient pour ainsi dire inexplicables, et l’on se trouverait forcé de recourir à des suppositions également absurdes, savoir, que quatorze rois égyptiens auraient porté le même prénom royal, ce qui est contraire au témoignage irrécusable des monumens ; ou bien encore, si l’on persistait à soutenir, contre l’évidence des faits[1], que les deux cartouches d’une légende royale renferment chacun un nom propre, nous aurions ici le nom d’un roi, fils de quatorze pères différens, ou tout au moins, fils d’un roi dont le père

  1. Suprà, pag. 181, 182 et suiv.