Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/258

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eût porté quatorze noms différens, ce qui est tout aussi absurde.

Mais un fait décisif prouve invinciblement que ces cartouches, si variés au premier coup d’œil, se rapportent à un seul et même prince : ces cartouches se trouvent souvent presque tous sculptés, en effet, sur un seul et même monument, ou sur une seule et même partie, quelquefois peu étendue, d’un édifice. Cette légende doit appartenir à un seul roi : l’analyse du prénom et la lecture du nom propre le prouveront encore mieux.

Le prénom de ce prince, qu’on pourrait à bon droit surnommer pariétaire, épithète par laquelle l’antiquité voulut qualifier l’empereur Trajan, est terminé par le titre connu approuvé par le Soleil[1] ; ses premiers signes, au nombre de trois, sont, 1.o le disque solaire, nom figuratif du Soleil ou du dieu Phrê : ce disque est, en effet, peint en rouge, lorsque le cartouche est colorié ; 2.o un sceptre terminé par une tête de schacal ; 3.o l’image d’une déesse, que sa tête, surmontée d’une longue plume ou feuille, nous fait reconnaître pour la déesse Saté ou la Junon égyptienne[2], portant sur ses genoux le signe de la vie divine.

Deux énormes cartouches qui se trouvent réduits sur notre planche XII, n.o 3 (a et b), occupent, l’un, le côté droit, l’autre, le côté gauche de la porte

  1. Planche XII, n.os 1, 2.
  2. Suprà, pag. 99, et Panthéon égyptien, n.o 7.