Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/347

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semblance, et l’on eût pu croire que les règles de l’une de ces écritures ne différaient point sensiblement des règles de l’autre. Cependant, dès les temps anciens, comme aujourd’hui, l’écriture chinoise et l’écriture égyptienne n’ont eu de commun que quelques principes généraux. Elles diffèrent fort essentiellement sur plusieurs points importans, et n’ont jamais eu cette analogie suivie que leur supposent quelques savans, et sur la foi de laquelle on ne balançait même point à considérer les ancêtres des hommes fixés sur les rives du Hoang-ho, comme partis des bords du Nil, emportant avec eux les premiers principes de l’écriture hiéroglyphique.

58. Et en effet, l’écriture chinoise, étudiée dans ses élémens matériels, consiste en caractères primitifs et en caractères dérivés, ou, en d’autres termes ; en caractères simples et en caractères composés.

Les caractères primitifs chinois, dont les uns, dits siáng-hîng, sont des images grossières des objets physiques qu’ils expriment, et dont les autres, appelés tchì-ssé et tchouàn-tchú, sont des signes symboliques indiquant des rapports de position ou de formes, ne furent jamais très-multipliés ; les siáng-hîng, par exemple, les plus nombreux de tous, ne dépassent point deux cents[1].

Nous avons vu, au contraire, que le nombre des

  1. Élémens de la Grammaire chinoise, par M. Abel-Rémusat, pag. 1, note 2.