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pèce de caractères mixtes par leur nom chinois hîng-chîng ou figurant le son, et avertit qu’ils forment au moins la moitié de la langue chinoise écrite[1].

« Comme tout signe simple ou composé, dit M. Abel-Rémusat, a son terme correspondant dans la langue parlée, lequel lui tient lieu de prononciation, il en est un certain nombre qui ont été pris comme signes des sons auxquels ils répondaient, abstraction faite de leur signification primitive, et qu’on a joints en cette qualité aux images pour former des caractères mixtes. L’une de leurs parties, qui est l’image, détermine le sens et fixe le genre ; l’autre, qui est un groupe de traits devenus insignifians, indique le son et caractérise l’espèce. Ces sortes de caractères sont moitié représentatifs et moitié syllabiques[2]. »

70. De leur côté, les Égyptiens durent se trouver aussi, et plus promptement encore que les Chinois (suprà, 67), dans la nécessité de compléter leur système d’écriture en le rattachant à leur langue parlée ; il leur fallut pour cela trouver un moyen de représenter les sons des mots de la langue maternelle.

Les Chinois créèrent une sorte de caractères syllabiques, et cela devait être en effet. Dès les premiers temps, comme aujourd’hui, les sons dont se composait la langue chinoise parlée étaient en très-petit nombre : ce sont des mots très-courts, ou même des monosyllabes

  1. Élémens de la Grammaire chinoise, pag. 4.
  2. Ibid. pag. 3.