Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/356

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commençant par une articulation et finissant par des voyelles ou par des diphthongues pures ou nasales[1]. La langue chinoise consiste en quatre cent cinquante syllabes, qui sont portées à douze cent trois par la variation des accens, et servent de prononciation à plusieurs milliers de caractères[2]. On conçoit, d’après cela, que les Chinois aient été conduits naturellement à prendre pour signes d’un certain nombre de ces syllabes, les caractères représentatifs d’objets dont ces mêmes syllabes étaient les signes oraux dans la langue parlée ; et que, faisant abstraction de leur signification réelle, on les ait fait entrer comme simples signes phonétiques syllabiques dans la composition d’un grand nombre de caractères complexes, dont ils indiquent ainsi la prononciation. La nature de la langue chinoise conduisait donc par elle-même à l’invention d’une écriture syllabique.

71. La langue parlée des Égyptiens fut aussi composée de mots primitifs monosyllabiques ; mais la plupart de ces monosyllabes ne consistent point, comme les mots chinois, en une articulation finissant par des voyelles ou par des diphthongues pures ou nasales ; ils contiennent pour l’ordinaire plusieurs articulations placées avant ou après leur voyelle ou diphthongue ; tels sont, par exemple, les mots ϩⲟⲣϣ (horsch), être lent, être lourd, ϫⲱⲗⲕ (djôlk), étendre, ⲭⲣⲱⲙ (chrôm),

  1. Elémens de la grammaire chinoise, pag. 23 et 24.
  2. Ibid. pag. 33.