Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/364

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ports fort éloignés ; et les caractères phonétiques n’exprimaient ni directement ni indirectement des idées, mais seulement des voix et des articulations simples.

82. L’existence de cette troisième classe de caractères dans l’écriture hiéroglyphique égyptienne, ne pouvant plus être mise en question, on cherche naturellement à fixer ses idées sur l’époque de l’invention de ces caractères. Il serait, sans doute, fort intéressant de savoir si les Égyptiens ont usé d’abord d’une écriture seulement figurative et symbolique, et de connaître les circonstances qui ont conduit ce peuple à introduire des signes de sons dans ce système graphique ; mais nous avons vu[1] que les plus anciens monumens connus nous montrent déjà les signes phonétiques mêlés dans toutes les inscriptions avec les signes figuratifs et les signes symboliques. Un seul fait ressort de cette observation, c’est la très-haute antiquité de la présence des signes phonétiques dans l’écriture sacrée.

83. Le principe de l’écriture phonétique égyptienne étant ainsi posé, comme les faits l’établissent : Une voix ou une articulation peut avoir pour signe l’image d’un objet physique dont le nom, dans la langue parlée, commence par la voix ou l’articulation qu’il s’agit d’exprimer ; il s’ensuivit nécessairement qu’une consonne ou une voyelle put être exprimée par les images d’une foule d’objets différens, avec la seule condition que les noms usuels de ces

  1. Suprà, chapitre VIII.