Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/366

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exprimés phonétiquement sur les plus anciens édifices de l’Égypte, avec ceux que nous trouvons sur les plus récens. Des images semblables y sont habituellement employées comme signes des mêmes consonnes et des mêmes voyelles, quoique l’époque où l’on grava les uns soit souvent séparée par plus de vingt siècles de celle où l’on grava les autres. Nous avons également fait remarquer dans notre chapitre III[1], que la plupart des caractères reconnus pour être phonétiques dans la transcription hiéroglyphique des noms propres grecs et latins, se trouvent reproduits sans cesse dans les textes hiéroglyphiques de tous les âges, où ils conservent aussi leur valeur phonétique, comme le prouve leur fréquente permutation avec des caractères homophones[2].

85. Les caractères phonétiques égyptiens tenaient à un système véritablement alphabétique, comme celui des Arabes actuels et ceux des anciens peuples de l’Asie occidentale, les Hébreux, les Syriens et les Phéniciens. On ne peut, sous aucun rapport, les considérer comme des signes syllabiques proprement dits. Les faits sur lesquels ces conclusions reposent ont été exposés et développés dans le chapitre III de cet ouvrage[3]. On se contentera de rappeler ici que nous avons retrouvé les noms des dieux, ceux des souverains et des simples particuliers, des noms communs, des

  1. Page 50.
  2. Pag. 51, 52 et 53.
  3. Pag. 57 et suivantes.