Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/405

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de créer une écriture expéditive, repousse nécessairement tout caractère dont l’expression graphique réside dans l’exactitude de ses formes elles-mêmes ; on n’a donc pu conserver dans l’écriture hiératique, véritable tachygraphie, les signes figuratifs qui, pour atteindre le but de leur adoption, ont besoin de reproduire, avec une scrupuleuse exactitude, les contours généraux et les principaux détails des objets dont ils sont destinés à rappeler l’idée. Il en a été de même pour beaucoup de signes symboliques très-compliqués, tels, par exemple, que les caractères images symboliques des dieux[1] : aussi ne trouve-t-on dans les textes hiératiques qu’un certain nombre de caractères figuratifs ou symboliques, et uniquement ceux qu’il était facile de rendre en abrégé d’une manière reconnaissable et par un petit nombre de traits seulement. Les autres, plus compliqués, ont été remplacés soit par des signes arbitraires, soit par des groupes de caractères d’une classe différente, mais exprimant la même idée. Malgré ces suppressions forcées, comme l’écriture sacerdotale a des signes équivalant à la plus grande partie des caractères hiéroglyphiques phonétiques et à un certain nombre de signes des deux autres classes, le nombre des caractères hiératiques était encore fort considérable. Mon tableau des signes qui se correspondent exactement de l’un à l’autre de ces deux systèmes, s’élève déjà à plus de quatre cents.

  1. Suprà, page 293.