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roglyphes qui expriment le plus ordinairement les consonnes Μ, Ν et Σ, des noms propres grecs.

Le ע (aîn) hébreu n’eut probablement point d’équivalent dans l’alphabet hiéroglyphique.

Le פ (phé) hébreu paraît s’être prononcé tantôt P, tantôt PH. Les Égyptiens, dans leur écriture phonétique, exprimèrent aussi ces deux consonnes par un seul et même caractère, le carré strié. Le nom de Philippe, père d’Alexandre le Grand, que j’ai retrouvé dans les légendes hiéroglyphiques du grand sanctuaire de Karnak à Thèbes, offre un exemple remarquable de l’une et de l’autre valeur du carré strié, P ou PH[1].

Le ϫ copte peut répondre au צ (tzadé) hébreu ; l’hirondelle, qui est le signe hiéroglyphique du ϫ copte, a aussi pour équivalent dans les textes hiératiques un caractère tout-à-fait semblable à la forme du ϫ.

Le son du שׁ (schin) hébreu est représenté dans l’alphabet hiéroglyphique par l’oie, et sur-tout par un autre caractère, une espèce de jardin, dont le signe hiératique correspondant a la forme du ϣ copte.

Quant au ק ( koph) hébreu, aucun hiéroglyphe phonétique ne m’a semblé précisément en tenir la place ; et le son du ת (thau) hébreu se confond, dans l’écriture hiéroglyphique, avec celui du ד (daleth), ainsi qu’on a déjà pu le voir.

Telle est la concordance que je crois pouvoir établir

  1. Voyez ce nom au Tableau général, noms propres grecs hiéroglyphiques.