Page:Champsaur - Homo-Deus, Ferenczi, 1924.djvu/12

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belle couleur sombre, splendide, veloutée, étendait son vélum infini où des milliers de points jaunes, rouges, bleus, verts, scintillaient pareils à des gemmes très pures. Parmi leur splendeur, la voie lactée déroulait son écharpe immense de soleils.

II
UNE COMMUNICATION A L’A. D. S.

L’après-midi qui précéda cette mystérieuse nuit de printemps où un cadavre de jeune homme assassiné, se relevant, marcha quelques pas en titubant, vers deux heures du matin, sous les feuillages de l’avenue Henri-Martin, monta, devant un gardien de la paix effaré, dans une automobile vide, dont la portière s’ouvrit toute seule, démarrant ensuite en vitesse, conduite par un chauffeur, enturbané, aux oreilles ornées de boucles d’or — l’après-midi qui précéda cette fantastique nuit de printemps à Paris, avait été joli et clair comme un page d’avril précédant une ténébreuse sultane Sheherazade à la robe étoilée, des contes des mille et une nuits.

A seize heures, malgré la délicieuse tentation de cet après-midi, très doux, ensoleillé, incitant aux promenades, le public le plus select couvrait les gradins de l’amphithéâtre de l’Académie des Sciences. Pour entendre le docteur Jean Fortin, le vaste hémicycle, empli d’auditeurs et de curieuses — en dépit du beau soleil et du ciel si bleu, faisant du printemps une féerie — le vaste hémicycle avait pris un air de réunion élégante. Beaucoup de toilettes claires, de chapeaux empanachés et fleuris, mettaient, parmi la tache morose des vêtements sombres des hommes, comme la joie, sur la tête des femmes, de bouquets d’ailes, de plumes rares et de minuscules jardins.

A seize heures, après d’autres communications d’un