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les aspirations


Ils ont, ces vieux refrains, dans leur rusticité,
Comme un vague parfum des pins de l’Armorique,
Et résument pour nous la légende homérique
Que la France, la croix toujours à son côté,
Écrivit de son sang sur le sol d’Amérique.

Les premiers, ils ont fait tressaillir les échos
Du Saint-Laurent roulant ses ondes virginales ;
Et, lugubres accords ou clameurs triomphales,
Cent ans ils ont suivi le groupe de héros
Dont les faits éclatants remplissent nos annales.

À travers les forêts, sur les mers, dans les champs,
Ils ont vibré, partout les refrains de la Gaule ;
Et nos coureurs des bois, le mousquet à l’épaule,
En ont redit les airs allègres ou touchants,
Des sierras du Mexique aux banquises du pôle.

Ils sont comme l’écho perdu des anciens jours,
Et nous devons toujours en garder souvenance,