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à m. ernest gagnon

Parce que, les ayant appris dès leur enfance,
Nos ancêtres les ont chantés dans leurs amours,
Dans leur deuil, dans leur joie ou leur désespérance.
 
Nous devons les savoir, parce que leurs couplets,
Où vibre incessamment une note sereine,
Sont comme les anneaux de l’infrangible chaîne
Qui, malgré l’Océan, doit lier à jamais
Notre jeune patrie à la patrie ancienne.

Nous devons les chérir d’un amour immortel,
Parce que sur nos bords, où les luttes renaissent,
Où deux peuples rivaux souvent se méconnaissent,
Ils sont pour nous, Français, les notes de rappel
Par qui les vrais amis toujours se reconnaissent.

Et puis, bénissons-les, bénissons leur réveil,
Parce que ces refrains d’amour ou de vaillance
Évoquent dans nos cœurs les heures d’innocence
Où nos mères berçaient notre premier sommeil,
À leur mélancolique et naïve cadence.