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les aspirations


Ils pénètrent, émus, la prière à la bouche,
Des grands bois ténébreux le mystère farouche ;
Ils versent la lumière aux incivilisés,
Et, peuplant le désert, fondant la métropole,
Des pampas du Midi jusqu’aux glaces du pôle
Promènent l’étendard aux plis fleurdelisés.
 
Immortels pionniers de l’immortelle France,
Ils marchent appuyés au bras de l’espérance,
Et, les yeux vers le ciel, gardant le souvenir
Du grain de sénevé dont parle l’Évangile,
Ils jettent, en passant, dans un sillon fertile
Le blé miraculeux d’où naîtra l’avenir.

Mais pendant que ces preux, âpres à la corvée,
Se hâtent d’accomplir l’œuvre qu’ils ont rêvée,
Accourus sur leurs pas, les enfants d’Albion
— Les éternels rivaux des ancêtres sublimes ―
Brûlent de leur ravir les richesses opimes
Qu’enfantera bientôt le merveilleux sillon.